C’est tout innocemment que ce premier dimanche des vacances, j’emmenais mes trois chatons faire un plongeon dans l’inox, cette ultramoderne et ultra-privée piscine aux tarifs rébarbatifs pour les non-olivétaines que nous sommes.
Arrivées à 16h40, la piscine fermant à 18h, nous ne bénéficions donc pas du tarif « dernière heure » à deux euros/personne.
Un panonceau demande à ce que les enfants de moins de huit ans soient accompagnés d’un adulte en maillot. Ça tombe bien, j’ai également prévu de piquer une tête. Quand à mes trois chatons de 8 ½ à 5 ½ ans, elles savent toutes nager sans bouée et savent devoir rester, dans le petit bain, où elles ont pied. Elles savent également que je leur interdit l’accès au grand bain hors de ma présence à portée de main.
Comme lors de nos virées à la piscine de St Jean de la Ruelle, ou de La Source, qui ne sont pas réputées pour être des laxistes en matière de sécurité, j’entame quelques longueurs tandis que mes filles s’ébattent à côté, dans le petit bain, dans la partie la moins profonde. Non loin, des ados envoient violemment un ballon et je demande à mes filles de s’ébattre loin d’eux. Je note avec un petit sourire que mes deux filles noires sont les seules noires, pourtant à une heure d’assez forte fréquentation. Je note également que les ados ne seront nullement inquiétés pour leurs jeux mettant en danger les petits.
A la fin d’une longueur, ma petite dernière, Berlioze, vient me chercher car la maître-nageur (maîtresse-nageuse ? quelqu’un sait comment on dit ?) cherche sa maman (et n’a pas dû la trouver, ris-je, cherchant sans doute une mama africaine). Ladite surveillante de bassin (ça fait mieux que maîtresse-nageuse, finalement, non ?) me toise et exige ma présence physique dans le petit bassin, au motif énoncé par le panonceau déjà cité. Je m’étonne, fais valoir l’autonomie de ma petite mais costaude Berlioze (démonstration à l’appui), qu’importe, Berlioze et Toulouse ont moins de 8 ans, les cours de natation ont été inutiles, je dois rester leur tenir le ventre jusqu’à 8 ans révolus. Une petite histoire de noyade histoire de bien culpabiliser le parent indigne, sentant la moutarde me monter au nez je demande à parler au responsable, persuadée d’une mauvaise interprétation du règlement par défaut de jeunesse (la demoiselle semble d’autant plus stressée qu’elle est sans doute fraîchement diplômée, cela peut se comprendre).
Faute de responsable (un dimanche après-midi, il ne fallait sans doute pas y compter), une collègue plus expérimentée vient à la rescousse, et admet à demi-mot que sa collègue y va un peu fort, mais voilà, comment ne pas la désavouer maintenant ? Je lui demande un remboursement de ma place puisque je ne peux nager de par cette application abusive, la collègue prend mes coordonnées et assure leur transmission au responsable qui me recontactera.
En sortant (à 17h30 car il faut évacuer 30min avant la fermeture ! Heureusement que je n’ai pas réclamé en plus l’application du tarif « dernière heure »……….), je demande le plus poliment du monde un exemplaire de l’article du règlement afin de me rendre compte par moi-même de son libellé exact. Pas fait exprès, la jeune maîtresse-nageuse (finalement ça lui va bien) est à côté de l’accueil et repart dans une grosse colère devant tout le monde. Bon, le ridicule ne tue pas… d’autant qu’après vérification d’autres règlements de piscines sur le net, aucun ne mentionne ce type d’obligation (la plupart n’exigeant d’ailleurs pas que l’adulte accompagnant soit en maillot), et l’âge auquel l’accompagnant étant requis étant généralement à 6 ou 7 ans (lorsqu’il est précisé).
J’attends toujours des nouvelles du responsable de l’Inox. On va dire qu’il était parti en vacances … ?
Indépendamment de cette anecdote qui a bien refroidi mes chatons (on va te mettre en prison Maman ?), elles m’ont confirmé leur préférence pour la piscine de St Jean de la Ruelle. Ça m’arrange, moi aussi ! Et puis avec un peu de chance, je n’aurais plus cette suspicion de racisme latent lors d’une remarque, la population de St Jean étant un peu plus diverse… et ses surveillants bien plus civils ! Et visiblement je ne suis pas la seule à la préférer...